ft. ty

Il avait passé la nuit la plus longue de sa vie, tout simplement parce qu'il n'avait pas réussi à fermer l’œil une seule seconde. Quelques heures dans le dortoir pour finalement en sortir et partir à la découverte des lieux où il se retrouvait enfermé, Nenad avait croisé plus d'un participants dans ses péripéties. La plupart paraissaient anxieux, la détresse se lisait sur tous les visages, et beaucoup sursautaient à la moindre brise sur leur nuque. Le New Yorkais trouvait cette atmosphère insupportable, pesante, et ce bien qu'il apprécie particulièrement les films d'épouvantes. Il ne voulait pas rester coincer ici une journée de plus, il devait trouver un moyen de sortir absolument, cette pensée en devenait vitale. C'est pourquoi il choisit, sous le soleil de plomb du désert, de parcourir le terrain sableux cernant l'endroit avec minutie. Il devait y avoir un moyen de s'échapper. Du moins, c'est ce qu'il n'espérait plus, désormais seul au milieu de l'étendue désertique qui s'étalait à perte de vue sous ses pieds. Ils avaient affaire à un fou aliéné, un aliéné qui n'en était pas à son premier crime. Il n'avait rien laissé aux hasards, chaque détail était étudié, chaque maigre espoir travaillé pour devenir une désillusion accablante. La sueur perlant dans son cou et sur ses bras nus, Nenad s'avança vers une porte qui lui paraissait suspecte dans ce no man's land. Posté devant celle-ci, il tendit le bras pour se saisir de la poignée rouillée, un sourcil arqué par la curiosité. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise face aux dédales de marches se présentant à lui. Y pénétrer ou plutôt fuir? Il ne savait où ses pas le mèneraient, mais présentement, il prenait chaque issue comme un moyen d'évasion. Ainsi, il s'engagea dans la pénombre de l'escalier, longeant les murs prudemment. Il ne voyait absolument rien, jusqu'à ce que son bras ne heurte un interrupteur qui éclaira d'une seule ampoule une infime partie de ce qui ressemblait à vue d’œil à un souterrain. La porte claqua alors soudainement dans son dos, ce qui manqua de le faire hurler de frayeur.

Toute la nuit durant, j'avais marché, marché, et encore marché jusqu'à ce que mes jambes ne soient plus en état de me porter. J'avais arpenté le fort dans ses moindres recoins, les pires d'ailleurs qu'il m'avait été donné de voir à ce jour, seul: à vrai dire, je ne me serais jamais cru capable d'un tel exploit. D'un naturel trouillard sans pour autant être lâche, j'avais l'habitude de ne jamais dormir la lumière éteinte, le noir complet me terrorisant et mes craintes des monstres toujours présente malgré ma vingt-quatrième bougie soufflée: aujourd'hui, j'étais réellement dans l'antre du monstre, et mon devoir, si ce n'était d'assurer mes arrières, était à mes yeux de baliser le terrain afin d'en informer mes compagnons d'infortune. J'espérais seulement qu'ils aient décidé de rester groupés, sans quoi plusieurs lapins auraient déjà été égorgé à mon retour. Supporter la vue d'un second cadavre me paraissait dès lors impossible. Je n'avais jamais perdu un être cher, et bien que les joueurs présents à mes côtés n'étaient en aucun cas mes amis, je ne leur souhaitais pas de croiser la route du loup. Avançant au milieu d'un micro-désert jusqu'auquel les pieds m'avaient mené, je m'arrêtais brutalement, comme revenant soudainement à la réalité: le loup n'était d'autre qu'un lapin déguisé. Mon sang ne fit qu'un tour, tandis que je me remémorisais cette règle pourtant essentiel de Rabbit Doubt. J'avais tendance à voir le bien partout, et m'imaginer trahi par l'un de ceux avec lesquels j'avais discuté la veille me paraissait impossible. Mais là n'était pas la question: dressée face à moi, au milieu de rien, une porte façonnée dans un métal lourd et rouillé. Entrouverte, qui plus est. Sans trop réfléchir à ce qu'elle pouvait dissimuler, j'attrapais la poignée et m'y engouffrais. Derrière cette porte, un escalier miteux et sinistre que j'entrepris de descendre, me laissant guider par la faible lumière qui éclairait le bas des marches. Dans ce fort, aucune ampoule n'était allumée: quelqu'un était là, forcément. Alors, déglutissant bruyamment, je m'emparais de ce qui me semblait le plus offensif; à savoir mon skate que je n'avais pas quitté; et descendis les dernières marches en trombe, prêt à attaquer un quelconque agresseur. Devant moi, le mec qui avait sauvé la petite Emma la veille, paraissant aussi effrayé que je ne l'étais. OH P'TAIN MEC, tu m'as fait peur! Je jettais mon skate au sol et mis mes mains derrière la tête, vieux réflexe que j'avais acquis dans le temps. Hé, sérieux, refais jamais ça mon gars, c'pas cool! J'pensais que j'serais seul. Tu fous quoi ici, pourquoi t'es pas avec les autres? Ca le faisait peut-être chier, mais fallait que je parle, histoire de me calmer, de décompresser. Je n'avais plus aucune raison d'avoir peur, non?

Était-ce son heure? Déjà? Mais pourquoi si vite et pourquoi lui? Nenad avait envie de vomir tellement il était terrifié à cet instant. Avait-il un jour eut aussi peur? Il commençait à se demander si cette putain d'expérience n'allait pas le rendre complètement fou. Il allait se suicider avant même d'être tué, c'était quasiment sûr. Pas qu'il était faible ou quoi que ce soit, mais ses nerfs étaient à vif. Dire qu'il se sentait pourtant si proche d'une éventuelle sortie lui arracha un regain de courage, et ni une ni deux, il se précipita dans la direction du bruit suspect avant de se stopper dans un bond à la vue de Ty. L'autrichien dans toute sa virilité exclama son soulagement mêlé à l'angoisse qui l'habitait d'un éclat de voix grave et guttural. « Oh my fucking... putain de merde! Connard! » Il ferma ensuite les yeux sous le choc avant de s'adosser contre le mur derrière lui, soudainement essoufflé. Putain quel con, pensa-t-il les sourcils froncés et le cœur battant. Il ne se demanda pas une seule seconde si l'américain face à lui n'était pas le loup ou quelque chose d'autre, il se souvenait des règles de rabbit doubt. Si à la limite il était amené à crever, ce ne serait pas avant la nuit tombée. Ainsi, il se mit à rire bêtement tout en jetant un regard en biais au participant à ses côtés, le jaugeant de la tête aux pieds en se retenant avec beaucoup de mal d'exploser de rire. Il se sentait profondément idiot, mais à vrai dire ils l'étaient tous les deux puisqu'il avait pu constater que Ty avait lui aussi manqué de se pisser dessus. Alors il se redressa un peu pour faire face au jeune homme, un léger rictus sur les lèvres. « Laisse-moi plutôt te demander pourquoi tu n'ES pas avec les autres! Tu es venu ici pour quoi, faire du skate? Sérieux tu iras pas très loin, mais à la limite comme j'ai la flemme de faire un pas de plus... » Il vint se saisir de l'engin et le toisa d'un regard expert. « Pas mal, pas mal. » Constata-t-il avant de le lui rendre. « Allez, je te laisse faire joujou » Nenad tourna alors les talons pour s'éloigner dans le couloir à peine éclairé, sans demander son reste.

Les "connard" à tout va, je n'y étais pas habitué, peut-être parce que j'étais trop gentil pour que quelqu'un ose me parler de la sorte. Alors, après un certain temps de pause et des yeux écarquillés au possible, je fis le choix de ne pas rebondir sur l'insulte gratuite, ce que j'aurais fait probablement très mal qui plus est: Ty qui s'énerve, la blague. J'étais plutôt du genre à sauver les araignées que mes potes voulaient écraser, en bref, pas le genre de mec capable d'exploser sur commande avec baston incluse. La seule fois où j'avais osé lever le poing, c'était contre un mec qui s'en était pris à ma soeur: je lui avais cassé le nez et deux côtes, ce à quoi il avait répondu par une plainte déposée contre mon nom et qui m'avait valu une bonne dizaine d'heures de TIG. Mais là n'était pas la question, loin de là. D'un coup d'oeil tout sauf discret, je toisa mon camarade au nom qui ne me revenait pas, m'attardant surtout sur les cicatrices sur son visage: elle lui donnait clairement une allure de loup. Si je n'avais été un bisounours, j'aurais probablement pris mes distances dans la mesure où je ne connaissais ce mec ni d'Adam ni d'Eve; mais non, j'étais trop naïf pour ça. Laisse-moi plutôt te demander pourquoi tu n'ES pas avec les autres! Tu es venu ici pour quoi, faire du skate? Sérieux tu iras pas très loin, mais à la limite comme j'ai la flemme de faire un pas de plus... J'haussai un soucil. T'sais, le désert était pas mal pour skater, un peu trop... poussiéreux, mais pas mal. J'explorais l'coin, j'cherchais une sortie si tu préfères, et j'suis pas certain qu'ce trou à rat en soit une, on f'rait mieux d'sortir. Mon interlocuteur semblait ne même pas daigner m'écouter. Il prit ma planche, la scrutait dans les moindres détails, puis me la rendait en dégageant une impression positive de l'objet: au moins, on avait un micro-point en commun. Allez, je te laisse faire joujou. Et il s'éloignait, comme si de rien n'était. Hé, tu vas où? On était pas censé se serrer les coudes? Hé ho, monsieur là. Toujours pas de réponse. J'attrapais un petit caillou au sol, le lui jetais dessus: râté. J'en attrapais un deuxième, le touchait en plein dos, ce qui eut au moins le mérite de le faire réagir. Je m'avançais vers lui presque en courant, arrivant finalement à sa hauteur. Tu fous quoi là? Faut sortir mec, et puis, tu peux pas rester seul, là-d'dans, c'trop dangereux, regarde la gueule que ça a. Ici, mieux valait être accompagné; tout du moins, c'était ce que ma naïveté maladive pensait.

« Sors si tu le désires tant, moi je vais dans cette direction. » Il indiqua le bout du couloir sans fin de son index, sans se tourner ou attendre son interlocuteur. Nenad ne s'étonnait même pas qu'un rigolo comme Ty puisse jouer à rabbit doubt. Il avait le visage d'un adolescent et une attitude tout aussi puérile, à l'image des personnages principaux de film d'horreur à l'américaine. L'autrichien ne tenait pas à s'encombrer de sa présence dans son exploration des galeries, il désirait trouver une sortie au plus vite ou du moins avoir le cœur net sur le caractère utopique de cette dernière. Il se serait sentit ralentit dans son but s'il venait à l'accompagner. Ainsi, il ne répondit pas à la première interpellation du jeune homme qu'il avait abandonné derrière lui, sûrement apeuré dans la noirceur ambiante. Il entendit un petit bruit dans son dos qui ne l'alerta pas plus que cela, jusqu'à ce qu'un objet non identifié ne vienne le percuter en pleine épaule, de telle façon qu'il se retourna aussitôt pour fusiller le californien du regard. « Quoi encore?! » Il ne voulait pas se montrer trop agressif, mais sa patience avait été mise à rude épreuve ces dernières heures. S'il ne craquait pas aujourd'hui, il pouvait tout aussi bien craquer demain ou le jour d'après. L'autrichien avait le sentiment que le meurtre de la demoiselle retrouvée la veille n'était que le premier d'une longue série d'expériences macabres. Il haussa ses épaules taillées dans le marbre, indifférent au discours de son "camarade", et désigna du menton l'escalier non loin d'eux. « Au point où j'en suis, je préfère encore me perdre ici que pendre au bout de la corde demain. » Il recula de quelques pas, et reprit dans un soupire, le ton provoquant et hautain. « Sa princesse me ferait-elle le plaisir de se décider ou faut-il que je lui tienne la main jusqu'à la porte en haut? »

Spoiler:

Sors si tu le désires tant, moi je vais dans cette direction. Seul? J'avais assez marché en solitaire, j'avais un besoin vicérale d'être accompagné, d'une bonne ou d'une mauvaise personne, peu m'importait tant que j'avais une présence à mes côtés. En l'occurence, ce mec sans nom à la cicatrice ne me semblait pas être le meilleur compagnon de route qu'il soit: je semblais l'agacer au plus haut point: et à vrai dire, ça m'amusait d'autant plus. Je ne voyais rien de foncièrement méchant aux remarques qu'il pouvait me faire, j'avais peut-être tord, mais dans tous les cas, cela ne me traumatisait pas outre mesure. Je le caillasais, il se retournait. Quoi encore?! Il avait quand même fallu que j'ai recours à la semi-violence pour qu'il ne daigne me porter attention; certes, une attention semblait-il peu aimable. Je sautillais presque jusqu'à lui, pas effrayé le moins du monde par les soutterains lugubres et malsains dans lesquels nous gambadions pour une raison de nouveau obscure à mes yeux. Ca va mec, prend la vie côté coca cola, décraque ton string et tu verras, ça t'fera du bien. J'espérais qu'il comprenne l'humour, sans quoi la situation aurait pu rapidement dégénéré: monsieur semblait avoir le sang chaud, et mieux valait pour moi ne pas trop le pousser à bout. Seulement, l'harceler était, présentement, ma seule manière de relâcher la tension et d'atténuer l'ombre sinistre de la mort qui planait au dessus de nos têtes. Au point où j'en suis, je préfère encore me perdre ici que pendre au bout de la corde demain. Oh, monsieur était humain? Sa princesse me ferait-elle le plaisir de se décider ou faut-il que je lui tienne la main jusqu'à la porte en haut? ...pas certain. J'avais beau être quelqu'un de fondamentalement pacifiste, parfois, il arrivait pourtant à mes nerfs de donner signe de vie: à l'entente de sa réplique, c'était désormais le cas. Je fronçais les sourcils puis grattais ma demi-barbe, à mi-chemin entre gêne et agacement extrèmes. Gros dilemme. Ecoute, j'suis p't'être relou et un peu con, mais j'te rappelle qu'on est tous les deux dans la même merde et ce au même titre que tous les aut' dehors. Donc si tu veux t'la jouer perso, y'a pas d'soucis, attend-toi juste à être le prochain éventré. Parfois, je m'étonnais moi-même. Je ne me serais jamais cru capable de dire ça, je m'en auto-choquais presque. Alors, jetant mon skate au sol, je pris plaisir à retrouver mon sourire habituel. Donc juste pour t'emmerder, j'ai bien envie de v'nir avec toi tu vois. Je grimpais sur ma planche, pris un certain élan et finis une vingtaine de mètres plus loin, m'enfonçant un peu plus dans les souterrains, désormais devant le mec-sans-nom-aux-cicatrices. Je devrais peut-être penser à lui demander son prénom. Alleeez, dépêche, t'es mou là, on a pas la nuit! Je lui laissais deux minutes avant d'exploser, montre en main.

Nenad leva les yeux au plafond, plutôt bas et étroits, des souterrains à la première remarque de son camarade, préférant s'abstenir de répondre tant il était agacé. Il fronça le nez tout en observant son interlocuteur d'un regard dédaigneux, comme s'il tentait de voir à travers le front du jeune homme à combien pouvait bien s'élever le coefficient intellectuel de ce dernier. Certes, le garçon préférait utiliser la carte de l'humour pour dédramatiser la situation, mais celui-ci ne faisait pas preuve d'une longue recherche et laissait l'autrichien pantois quant à cette contestation: était-il supposé rire, s'énerver ou pleurer? La soudaine défensive de Ty face aux provocations du mannequin lui donna la réponse, et sans aucun gêne, il se permit d'éclater de rire, fier. « Désolé, si j'avais su que tu étais aussi sensible face aux rejets je me serais abstenu de te taquiner. » Répondit-il ainsi avec ironie et amusement tout en le suivant du regard, constatant qu'il était bel et bien décidé à l'accompagner jusqu'au bout dans son exploration. Un sourire narquois sur les lèvres, il l'observa s'éloigner dans les dédales de couloirs très peu éclairé, secouant la tête à la remarque du skateur avant de le rejoindre d'un pas tranquille, nullement pressé par ses injonctions. « Et puis quoi? Si tu as peur du noir rien ne t'oblige à m'accompagner, pucelle. » Il préféra continuer son chemin plutôt que de l'attendre, se doutant que ses provocations ne le laisseraient pas indifférent et qu'il finirait de toute manière par le suivre. Et ce, qu'il le veuille ou non. Le crissement des roulettes dans son dos, il progressa ainsi prudemment dans les souterrains, s'y enfonçant de plus en plus progressivement. Bifurquant à droite puis à gauche, ils firent alors face à un cul de sac qui arracha Nenad à ses derniers espoirs. Buté, il fit demi-tour sur lui-même et donna une tape contre la poitrine de Ty, lui intimant de le suivre. « On va aller par là, sait-on jamais. » Il ne comptait pas abandonner aussi facilement. Le brun s'apprêtait ainsi à esquisser un pas en avant quand soudainement, dans le silence macabre du lieu, la lumière s'éteignit pour que finalement tout finisse par disparaitre autour des deux jeunes hommes.

Compte tenu de l'ironie ambiante dans sa voix, je ne savais comment prendre sa remarque: il me prenait désespérément pour un con, n'est-ce pas? Indécis, je faisais mine de ne pas entendre, histoire de ne pas avoir à y répondre. Son air suffisant m'agaçait au plus haut point, son arrogance en était presque indécente: Dieu merci je n'étais pas aussi péteux, sans quoi je me serais probablement déjà foutu en l'air. Il distancait les mètres qui nous séparaient, finis par arriver à mon niveau: le voir si proche de mon espace vital me donna subitement envie de lui en foutre une, même s'il m'aurait largement casser la gueule en guise de riposte étant donné sa carrure bien plus imposante que la mienne; je n'avais pourtant pas la peau sur les os. Et puis quoi? Si tu as peur du noir rien ne t'oblige à m'accompagner, pucelle. Encore une réflexion de ce genre et je me transformais en loup, dégainant le couteau-papillon enfoui au fin fond de mon sac. Je ne m'en étais jamais servi, je ne savais même si j'en étais seulement capable, mais dans un quartier comme le mien, il me servait de sécurité. Ici, en l'occurence, il était devenu vital. Comme toujours, je laissais couler et me contentai de serrer les poings. Avec un mec aussi borné que lui, la discussion me semblait bien vaine. Alors, plusieurs minutes durant, je me contentais de le suivre, jusqu'à ce que nous finissions dans un cul-de-sac et qu'il décide de nous faire faire demi-tour. Mec, t'es sûr qu'ça vaille la peine de s'enfoncer encore plus? J'pense pas qu'on trouve grand ch- Et les lumières s'éteignirent, tandis que ma peur panique du noir refit surface. Les mains tremblantes et ne disant mots, je cherchais vivement ma lampe torche dans mon sac, lampe que je ne trouvais bien sûr pas. Bordel. P'tain, t'aurais pas une lampe ou un truc qui puisse nous éclairer? Parce que ça va pas le faire là. Mon ouïe aux aguets, ma planche désormais sous le bras, je me rapprochais tant bien que mal de mon soit-disant camarade. Arrête de faire c'bruit chelou s't'euplait, j'vois pas c'que t'y trouves de marrant. Une sorte de reniflement comme lointain, dans mon dos. Pourtant, je le sentais, mon pote le balafré était devant moi. Putain de merde, ce n'était peut-être pas lui tout compte fait.