La situation venait de prendre un tour cauchemardesque, enfin encore plus qu'elle ne l'était déjà. Si la veille, j'avais le vain espoir qu'on réussirait à s'en sortir, aujourd'hui toutes mes belles illusions s'étaient écroulés en découvrant le cadavre de Campbell. On allait tous crever un par un, cela me semblait inéluctable. Tout ça à cause d'un jeu à la con. P'tain, je n'aurais jamais du commencer à y jouer. Non surtout, je n'aurais jamais dû accepter cette invitation. Que m'était il passé par la tête ? Moi et mon goût du risque, du jeu... On ne m'y reprendra pas ! Remarquez ça ne risquait pas, puisque mon espérance de vie venait de se prendre un énorme coup dans la gueule. Elle ne se comptait plus en années, mais en jours, si ce n'est heures. Le pire c'était d'être complètement impuissant, de ne rien pouvoir faire. On attendait notre tour, tout simplement.
Avec l'aide d'Aaron, on avait réussi à sortir le cadavre de Campbell sans se faire électrocuter, et lui donner un adieu digne de ce nom. Elle s'était battue pour honorer une parfaite inconnue, alors ça me semblait normal d'en faire de même pour elle. Elle méritait d'être enterrée, qu'on dise quelques mots pour elle, au lieu de pourrir en plain désert sous un soleil de plomb, et de nourrir les animaux alentours. Plein de terre, transpirant, je décidai de me rendre aux sanitaires pour prendre une douche. M'enlever toute cette crasse, cette odeur de mort... Tans pis si les lieux n'étaient pas très reluisants. Ou qu'il n'y avait que de l'eau froide. Les yeux fermés, je profitais de l'eau qui coulait sur mon corps entièrement nu. Cela faisait un bien fou. Comme si me débarrasser de toute cette crasse pouvait par là enlever toute cette horreur.

Ils s’étaient trompés de personne. Billie n’avait tué personne – ou en tout cas pas la gamine – mais elle était morte. Ce matin, Campbell avait été découverte morte, tuée surement dans d’atroces souffrances. Le loup rodait toujours. Peut-être même que Maureen lui avait déjà parlé. Putaindesamère. Malgré la situation, l’américaine tentait de ne plus y penser, ce fut un échec, évidemment. Elle évitait de repenser à cette pendaison, parce que peut-être que, si Billie n’avait pas été pendue, alors elle aurait été assassinée. Un mal pour un mal. C’était un cauchemar. Il fallait se ressaisir, rien de mieux que de laver ses mauvaises pensées par un peu d’eau froide. Glaciale. Qu’importe. Elle rentra donc dans ce qui s’apparentait le plus à une salle de bain, l’eau coulait déjà, quelqu’un avait déjà pris l’initiative de laver ses péchés. Un coup d’œil vers la douche, elle se rendit compte que c’était Saint-Moralisateur-Bis, de la veille – on pouvait compter ses saints jusqu’à sept ou huit, le premier étant Ty, parce qu’il était con. A moins que ce soit encore un autre, ils se ressemblaient tous. En tout cas, il était plutôt bien bâti. Maureen portait un tee-shirt et un jean. « Oh tu es là… Je me disais, écoute… Je veux perdre ma virginité avant de mourir. » Blague de mauvais gout, bonjour. Un sourire amusé – du moins c’était ce qui y ressemblait le plus, aux vues des circonstances – se plaqua sur son visage espiègle. Finalement, elle se mit de profil et observa des sortes de casiers. Qu’est-ce qu’il pouvait y avoir dedans ? Alors qu’elle en ouvrit quelques uns, elle s’exclama. « Tu me diras quand t’auras finis… ». Maureen aurait pu partir mais elle ne voulait pas se faire chiper sa place, avec ces gens, on était sur de rien. Il lui fallait une douche et tout de suite, alors qu’il se magne !

Perdu dans mes pensées, je n'entendis pas Maureen entrer. Ce n'est que lorsqu'elle prit la parole que je me rendis compte de sa présence. Elle tombait sur moi dans un complet moment de vulnérabilité. Elle aurait pu être un tueur fou, je serais déjà mort à présent. Il faudrait peut être que je sois un peu plus sur mes gardes, genre tout le temps, au lieu de me faire surprendre ainsi. « Oh tu es là… Je me disais, écoute… Je veux perdre ma virginité avant de mourir. » En temps normal j'aurais souris à sa connerie, mais je n'en avais pas le cœur. Je ne fis rien pour essayer de cacher mes parties intimes, de toute manière, on était plus à ça près maintenant. On avait tous pris part à un meurtre ensemble, alors ça serais ridicule de s'offusquer pour un peu de nudité. Du reste, je n'avais jamais été quelqu'un d'extrêmement pudique, même si j'étais très loin d'être un exhibitionniste. « Tu me diras quand t’auras finis… » Apparemment elle comptait rester, attendant de prendre ma place. « J'en ai pour un bout de temps. » Ouep, j'étais bien ici, l'eau coulant sur ma peau... Et vu que je n'avais rien de mieux à faire, autant en profiter. « Mais tu connais le principe des douches communes ? Il y a largement assez de place pour toi. » Certes les douches communes mixtes ne devaient pas être très courante, mais hey alors ? Elle n'allait pas faire sa mijaurée. De toute manière, même si ça la gênait, elle pouvait toujours rester en sous-vêtements ou tout habillée, pour ce que j'en avais à faire. Dans la vie de tous les jours, de tels propos venant de ma part auraient eu une conation sexuelle, mais là, qu'elle ne s'inquiète pas, aucun risque que je lui saute dessus. « Ou tu peux rester là à attendre, je m'en fou. » Mais qu'elle sache que je n'avais aucune intention de me grouiller pour lui laisser la place.

Maureen observait donc les placards avant de se concentrer vers ce qui semblait être un miroir. Frottant dessus comme si un génie allait en sortir, elle pu enfin regarder son reflet. Après deux trois poses plus ou moins idiotes, l’homme répondit qu’il allait en avoir pour un bout de temps. Connard. Qu’elle pouvait le rejoindre. Même pas en rêve. Ou qu’elle pouvait attendre, il s’en foutait. Connard bis. Soufflant, la jeune femme n’était franchement pas motivée pour partager une douche avec qui que ce soit. Voilà pourquoi, afin de lui faire remarquer qu’il état long et qu’elle attendait qu’il sorte de la pièce, la jeune femme retira son jean, garda sous-vêtements et tee-shirt avant de s’asseoir juste devant la douche, sur l’un des lavabos. Elle croisait les jambes –évidemment. « Alors… T’as été aidé les autres, pour la blonde… » Parler d’un sujet qui fâche – comme celui d’aller enterrer quelqu’un qui venait de mourir dans d’atroces souffrances- le ferait peut-être partir plus vite. Maureen ne voulait pas être blessante ou méchante, ce n’était pas son intention, elle voulait juste prendre une douche, c’était apparemment trop demandée. Il aurait pu en dire autant mais heureusement pour elle, elle n’était pas dans son cas. « Elle était un peu cinglée elle-aussi. » Commenta-t-elle, plus pour elle-même. D’ailleurs, elle aurait pu faire un sacré loup aussi, genre avec sa sorte de secte là. Enfin, ce n’était pas le cas. Maureen regardait le corps du garçon sans gêne, après tout, fallait bien passer le temps.

J'avais offert deux possibilités à Maureen, mais il y avait évidemment une troisième, plus implicite. A savoir tu dégages de là et me laisse prendre ma douche tranquille. Malheureusement elle sembla opter pour la deuxième option. Attendre et me faire chier. Probablement dans l'espoir que je parte plus vite. Elle ôta simplement son jean, allez trop savoir pourquoi, et s'installa pile en face de moi, sur les lavabos. Bien évidemment, attendre en silence, cela aurait été trop beau pour être vrai. Il fallait qu'elle fasse la conversation aussi. Pour évoquer un sujet des plus sympathiques en plus. « Elle a un prénom. Campbell. » Un peu de respect pour les morts. « Mais oui j'ai aidé. Il faut bien que quelqu'un s'y colle. Et puis si j'avais été à sa place, j'aurais aimé qu'on le fasse pour moi. » Ou devrais je plutôt utiliser le mot ''quand'' ? Il est certain que si je venais à mourir, j'aimerais plutôt être enterré qu'être donné en pâture à des animaux sauvages. Bien que je préférais ne pas à avoir à imaginer ce scénario. Bien que dans les circonstances actuelles, on ne pouvait qu'y penser. « Peut être. Mais on est tous cinglé à notre façon de toute manière. » dis je suite à ses propos. Même si je ne la regardais pas, je sentais son regard sans gêne posé sur moi. « Maureen, c'est ça ? » demandais je en tournant la tête vers elle. Il me semblait bien que c'était ainsi qu'elle se prénommait. Cela pourrait très bien m'être utile dans un futur proche de le connaître. Sait on jamais.

Campbell. Ouais, Maureen connaissait son prénom, faut dire que cette nonne avait fait forte impression dès leur arrivée dans ce merdier. Mais c’était inutile de l’appeler par son prénom parce que de 1) elle était morte et s’en foutait donc, de 2) Campbell ne lui allait pas du tout, elle aurait mérité un prénom comme Ashley, ou Marie, suivant ses divagations de religieuse ou non et de 3) elle avait voulut autopsier la première morte pour on ne sait quelle raison sans avoir au préalable fouillée ses poches, au cas où elle avait eu ses papiers sur elle et donc pouvoir l’appeler par son prénom plutôt que de lui fouiller le corps. Donc, ce serait la blonde. Le garçon répondit qu’il aurait aimé qu’on fasse pareil pour lui. « Moi, j’aurais plutôt préféré ne pas mourir, mais bon. » Pour son corps, évidemment qu’elle préférait que quelqu’un le mette quelque part où sa famille pourrait le retrouver intact, mais bon, on était pas à Disneyland non plus. Keelan annonça qu’ils étaient tous cinglés. Peut-être, mais Maureen n’avait eu aucune envie de mettre ses mains dans le corps d’une fille. Enfin, sans son accord, bien sur. « C’est ça. Keelan, j’ai retenu. J’sais-plus-qui a du te parler j’sais-plus-quand. » Dit-elle afin de se justifier sur le fat qu'elle connaissait donc son prénom. « T’es bien foutu quand même. T’as quel âge ? » L’américaine du remonter son regard vers le visage du garçon pour s’apercevoir qu’il la regardait. « C’est bon, je crois que t’es propre, là. » Lui demanda-t-elle avec un grand sourire qui voulait simplement dire « maintenant, casse-toi. ».

« Tu crois ? Je me disais que t'aurais pu venir me frotter le dos, mais bon. » C'est sur que quitte à choisir, je préférais rester en vie, la question ne se posait même pas. La demoiselle confirma son identité, elle se prénommait bien Maureen. Elle connaissait déjà le mien. Sa remarque comme quoi j'étais bien foutu m'arracha un sourire. Incroyable celle là. « Ravi que la vue te plaise. Et j'ai 30 ans. » Même si je ne voyais pas bien en quoi cette information pourrait être utile. Sa remarque suivante signifiait clairement qu'elle voulait me voir dégager. Elle l'avait suffisamment fait comprendre. « T'es sure ? Je crois qu'il me reste une tache là. Tu veux pas venir me frotter le dos ? » Je plaisantais, bien évidemment. Quoique, si elle voulait... Mais finalement je décidai de lui donner ce qu'elle désirait. Je coupai l'eau et marchai dans sa direction. « La douche est tout à toi, princesse. » J'attrapai la serviette que j'avais posé sur le lavabo qui se trouvait non loin d'elle. Ma propre serviette que j'avais emporté dans mon sac en venant dans ces lieux, donc je la savais propre. Je m'essuyai avec, pour la passer ensuite autours de ma taille. Je m'assis ensuite, comme mademoiselle, sur un des lavabos. Elle voulait me voir sortir de la douche, ce qui ne signifiait pas que je devais quitter la pièce. Elle venait de m'emmerder exprès, je devais bien lui retourner la pareille non ? Et puis ce n'était pas comme si j'avais mieux à faire. « Cela ne te dérange pas si je reste là, n'est ce pas ? » lui demandais je, arborant le même sourire qu'elle tout à l'heure. Bien évidemment, peut m'importait sa réponse, puisque je ne comptais pas bouger.

Keelan avait donc 30 ans. Son corps les faisait bien, d’où sa question qui avait bien quelque chose avoir, enfin bref. Après qu’elle lui ait annoncé qu’il était propre, il lui sortie qu’il n’était pas sur, lui proposant de lui frotter le dos. Ah ba voilà, il pouvait être marrant quand il voulait. « Et après je te ferais une petite gâterie, hein. » Dit-elle ironique, dans un faux clin d’œil complice. Non parce que franchement, Maureen n’était pas le genre à passer les moindres désirs de la gente masculine. Ni féminine, d’ailleurs. Seul comptait son propre bien-être et c’était déjà suffisamment difficile à combler. Keelan se décida finalement à dégager ses pattes de la douche. « J’ai faillit attendre. » Dit-elle dans une fausse courbette, s’aidant de son tee-shirt pour faire comme s’il s’agissait d’une robe. Enfin, on s’en fout. Elle n’y entra pas de suite, attendant qu’il dégage. Mais… Non. L’américaine comptait lui demander ce qu’il faisait encore ici, avant qu’il ne réponde lui-même à la question sans qu’elle ne soit encore posée. « Je vois… En fait, si, ça me dérange. » Mais il devait s’en foutre, comme elle il y a de cela quelques instants. Bien. Elle fila donc sous la douche sans enlever d’autre vêtement, si ce n’est son soutif qui passa à la trappe, pendant que l’autre arrangeait sa serviette. L’eau froide percuta violemment le corps de Mauren. C’était loin d’être agréable, il lui faudrait du temps pour s’y faire, le tems qu’elle manquait. Enfin, elle pourrait toujours passer la journée sous cette eau glaciale. « Tu viens me frotter le dos ? » Reprit-elle d’un ton de midinette en faisant ciller ses longs cils noirs. Midinette qu’elle n’était absolument pas puisqu’elle plaisantait. Surtout qu’elle avait son tee-shirt sous elle, haha, pas folle la guêpe.

« Si ça peut te faire plaisir » répliquais je un sourire aux lèvres. Je sortis alors de la douche, la demoiselle pensait avoir gagné, mais c'était mal me connaître. Cela l'embêtait que je reste. Tant mieux, sinon ça ne serait pas intéressant. Finalement ce n'était peut être pas si mal qu'elle soit venu me déranger. Elle me permettait d'échapper ne serait ce que quelques instants à toute cette horreur. Penser à autre chose, une distraction. Toujours mieux que de se morfondre sur sa personne. Voyant que je ne comptais pas partir de si tôt, elle se décida enfin à aller sous la douche. Cela aurait été bien plus distrayant si elle enlevait tous ses vêtements, mais bon, on ne peut pas tout avoir. « Petite joueuse » ne pus je m'empêcher de rétorquer. L'eau froide ne sembla pas lui plaire. Pauvre chou. « Tu viens me frotter le dos ? » Haha. « Ne me tentes pas, je pourrais bien te prendre au mot. » Et là elle serait bien embêtée. A mon tour je me mis à la reluquer sans gêne, chacun son tour non ? Elle n'était peut être pas nue, mais son Tshirt dorénavant mouillé lui collait à la peau, laissant peu de place à l'imagination. « T'es bien foutu quand même. » dis je pour reprendre son expression. Elle était dotée de quelques atouts plutôt convaincants.

Maureen était-elle une petite joueuse ? Soit, elle l’était. Il n’empêche qu’elle ne se mettrait pas toute nue, elle avait un minimum d’amour propre pour cacher un minimum de peau. Et puis, il baverait partout s’il la voyait de face comme de dos, elle n’avait donc d’autre choix que de rester habiller, pour le bien du garçon. Voila. Keelan lui répondit en plaisantant qu’elle ne devrait pas le tenter. Ah ouais, sinon quoi ? A moins que ce soit lui le loup sanguinaire, elle n’avait franchement pas peur d’un mec et encore moins d’un gars à moitié nu. « Petit joueur. » Reprit-elle à son tour, dans un sourire amusé avant de simplement lui tourner le dos, se concentrant sur cette eau qui, bientôt, lui ferait du bien. C’était quand même des conneries lorsqu’on disait que de prendre une douche glacée faisait du bien au corps et à l’esprit. Tout ce qu’elle allait chopper était un putain de rhume. Quoique, elle ne devenait pas tiède là ? Ah, elle devait donc s’y habituer. Bon signe. La jeune femme noire souffla un instant avant de fermer les yeux, écoutant l’eau frapper le sol. Le garçon la complimenta alors sur son apparence. « Je sais. » Dit-elle, mi-franche, mi-taquine. Elle n’était pas modeste, elle le savait et elle s’en foutait. Elle se trouvait jolie et faisait tout pour l’être davantage. « Et t’as pas vu sans le tee-shirt, c’est une tuerie. » Modestie bis. Au moins, il pourrait foutre le camp après s’être rendu compte qu’elle était superficielle et qu’elle n’avait rien à dire de gentil. Ahah, ça c’était un bon plan. Puis Maureen était superficielle, elle se l’avouait, du moins elle n’avait pas le choix, vu le nombre de fois par jour où elle se regardait dans un miroir, mieux valait assumer ce qu’elle était.

« Petit joueur. » Je m'y attendais à celle là, elle me renvoyait la pareille. Mais sans doutes. De toute façon je n'étais pas encore assez désespéré pour sauter sur la première fille venue après seulement trois mots échangés. J'esquissai alors un sourire amusé lorsqu'elle joua la carte de la fille sure de sa beauté. Voilà une fille qui ne doutait pas. De mon côté je devais probablement être un peu superficiel aussi. J'appréciais la beauté c'est certain. Et tout comme elle, j'étais plus que sur de mes charmes. En même temps ils avaient largement fait leur preuve par le passé.  « Je veux bien te croire. » Bonjour le niveau de notre conversation. D'un autre côté c'était mieux que d'essayer de s'imaginer notre future mort. Ou de parler philosophie.  « L'eau n'est pas trop froide j'espère. Ça m'embêterais que tu attrapes un rhume » Inutile de préciser que je m'en fichais royalement

Spoiler:

Putaindesamère. Sérieusement cette eau était de plus en plus froide, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle en pense, cette eau c’était de la merde. La vraie tuerie était bien cette eau qui passait surement par des tuyaux sales en plus. Génial. Puis avec son tee-shirt mouillé, franchement, ça ne faisait qu’aggraver la situation. Evidemment qu’elle n’allait pas le retirer, valait donc mieux qu’elle dégage de sous le jet d’eau, ce qu’elle fit la seconde suivante. Attrapant sa serviette qu’elle avait déposé la veille sur le portemanteau mural qui ornait l’un des murs. Sans attendre, elle s’y blottie, en espérant qu’aucun pervers ne s’était roulé dedans en pensant trop fort à Maureen. Bref. « Froide ? Tu rigoles ? J’ai jamais connu mieux. Je me damnerais pour avoir une eau à cette température tous les jours. Je ne remercierais jamais assez les mecs qui nous ont foutu ici pour pouvoir profiter de ça ! » Il voyait bien qu’elle était glaciale cette eau, puisqu’il était passé par là trois minutes avant, alors bon. « Connard. » Conclut-elle dans une politesse inouïe tout en s’enroulant dans sa serviette de bain, attendant que son corps redeviennent noisette et non bleu. Puis Keelan méritait largement cette insulte. C’était à cause de l’ironie et cette histoire de rhume. Si elle choppait le rhume, elle le refilerait à tout le monde. Voilà.