Maureen était épuisée. Elle savait pourtant qu’elle ne dormirait pas vraiment cette nuit, sans doute trop occupée à vérifier derrière son épaule si quelqu’un n’allait pas l’égorger, la tuer ou pire, ruiner son maquillage. Elle songea un instant à aller chercher un couteau de cuisine afin de le mettre sous son oreiller, juste histoire de. Ce n’était vraiment pas bête d’ailleurs. L’américaine alla vers le bâtiment qui regroupait les dortoirs et la cuisine, du moins, si ses souvenirs étaient bons. Néanmoins, à l’entrée du bâtiment, se trouvait Agathe. Elle alla donc naturellement la rejoindre, sans pour autant dire un mot. Elles avaient sans doute déjà trop parlé devant Billie qui se balançait au gré du vent pour avoir encore besoin de rajouter quelque chose. Elle s’installa juste à côté d’elle, sans piper mot. Finalement, son regard se perdit ici ou là avant que la voix de la petite ne résonne. « Non. C’était elle ou nous. » Elles étaient sans doute les deux seules à le penser d’ailleurs, du moins, d’après les protestations qu’elle avait pu entendre plus tôt. « Les autres, là, je sais pas à quoi ils pensent, mais ils sont dans le faux, ils ne réalisent pas. » C’est ce qu’elle pensait. Parce que Maureen n’avait eu aucune envie de voir cette pauvre Billie, aussi bizarre soit-elle, pendre à une corde. Comme elle n’avait jamais non plus voulut voir quiconque mourir, elle était même contre la peine de mort ! Oui, mais voilà, on parlait de la vie, notamment la sienne. La donne changeait du tout au tout. Si elle mourrait, il n’y aurait plus rien pour elle, elle serait morte putain ! Alors non, elle n’allait pas brader sa vie. « On n’a pas eu le choix. » Dit-elle doucement tout en regardant cette fille. Elle était jeune, malgré son caractère de chien, elle non plu n’avait pas voulu mourir ce soir, comme tout ceux qui étaient encore en vie, personne n’avait arrêter ce massacre. Il n’y avait pas d’autre solution.