Karma is a bitch - 2/11 - 20h07

PSEUDO : Lizette MESSAGES : 61 IN WONDERLAND RELATIONS:

La nuit était tombée. On commençait à se rapprocher de plus en plus du moment fatidique. Ou il faudrait revivre à nouveau tout ce cauchemar. Sacrifier un de nous, dans l'espoir de vivre quelques heures supplémentaires. Rajouter du sang sur nos mains. Depuis la découverte ce matin du corps de Campbell je ne me faisais guère plus d'illusion. On allait tous y passer d'une manière ou d'une autre. Mais je me refusais à être aussi défaitiste. Malgré tout, je voulais me raccrocher à ce tout petit espoir que je pourrais m'en sortir. Je ne voulais pas mourir, j'étais trop jeune, mon heure n'était pas venu. Mais ce à quoi je pensais surtout, c'était ma fille. Qu'allait elle devenir sans moi ? J'étais tout ce qui lui restait. Je culpabilisais tellement. Pourquoi m'étais je embarqué dans ce jeu à la con ? Pourquoi avoir accepté cette invitation ? C'est auprès de ma gosse que je devrais me trouver, pas dans ce trou à rat ! Peut être était ce mon karma qui me rattrapait. Pour me dire que j'aurais dû être un meilleur père. Je m'étais réfugier dans les souterrains pour être seul. Un endroit qui fichait la trouille, donc moins de risque d'y croiser du monde. Assis par terre, contre un mur, mon Iphone en main, je faisais défiler les photos de ma fille. Sans même m'en rendre compte, les larmes commençaient à couler sur mes joues.

Si la veille elle s’était paumé dans les galeries souterraines de l’ancienne base militaire, téméraire qu’elle était rien ne l’empêchait d’y retourner. Non pas pour se perdre à nouveau loin de la. Mais elle nourrissait toujours cet espoir vain que l’issue à ce calvaire se trouvait dans ses souterrains. Cependant, cette fois ci Agathe ne se laisserait pas avoir comme une débutante, elle avait pris ses précautions. Ainsi, elle s’aventura sous terre, prenant sa ‘peur’ entre ses mains vaillantes, et marqua le mur et le sol tout les cinq pas, autant être prudent. Guidée à la lumière de son portable, elle finit par arriver dans une impasse. Elle jura, comme bien souvent, et tapa du pied avant de faire demi tour et essayer un autre tunnel. Après tout, si la demoiselle avait pu survivre à un serpent venimeux, rien ne lui était impossible désormais. En tout cas, c’était le discours qu’elle se tenait pour ne pas perdre courage. Faut dire que les épreuves qu’elle vivait, ou plutôt, subissait ici ne faisaient que la ’renforcer’ autant psychologiquement que physiquement, et cela ca n’avait presque pas de prix. Prix qui, néanmoins, ne devait pas s’élever à la chose la plus cher qu’elle possède et estime: sa propre vie. Au bout d’un moment, elle aperçut au loin, dans l’un des tunnels une lumière, provenant d’un portable surement. Un candidat donc. Agathe rangea le sien dans sa poche et marcha, lentement, silencieusement, guidée vers la source lumineuse. Quelques infimes minutes après, elle se retrouva à quelques mètres d’un jeune homme donc le visage ne lui apparaissait pas clairement dans la mesure où il était assis, dos à elle. Néanmoins, elle put légèrement se pencher, sans qu’il ne remarque sa présence, pour apercevoir quelques photos qui défilaient sur l’écran. La brune eut un sourire puis se cala contre le mur. « Que c’est touchant » fit-elle pour annoncer sa présence. « Comment on s’retrouve » ajouta-t-elle d’un ton sarcastique. En effet, juste quelques heures auparavant, les deux avaient été en phase avec un serpent à sonnette.

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Assis contre le mur, dans l'obscurité, j'avais choisi ce lieu, pensant ne pas être dérangé. Erreur. Il semblait que partout où j'allais, impossible de rester seul plus de dix minutes. Je sursautai légèrement lorsque la voix d'une femme vint briser le silence. Je ne l'avais guère entendue arriver, à croire qu'elle s'était faufilé en douce. Agathe. De toutes les personnes présentes dans cette enceinte, fallait il que ça soit elle ! La poisse. Le pire étant qu'elle me surprenait dans un moment complet de vulnérabilité. Avec un peu de chance elle n'avait pas remarqué mes larmes. «Va te faire foutre » Je n'aimais pas être surpris ainsi, ni appréciais son ton à la con. Et n'était ce pas suspect qu'elle se soit ainsi faufilée en secret ? Je rangeais immédiatement mon portable, et essuyais rapidement mes larmes, dans une tentative d'être discret. « J'aurais peut être dû te laisser moisir dans ce désert. » Au moins j'aurais eu la paix. Non mais sérieusement c'était la poisse de la croiser partout ! Ou peut être m'avait elle suivi ? « Qu'est ce que tu fais là ? » N'était ce pas suspect de trainer dans les souterrains ? Moi c'était pour trouver un peu de tranquillité, mais elle ?

Toujours calée contre la paroi de la galerie, Agathe arborait un air détaché, jusqu’à ce qu’il lui annonce clairement d’aller se faire voir. Un petit sourire narquois étira alors ses fines lèvres. Ok, elle avait voulu la jouer clémente mais puisqu’il insistait. « T’inquiètes, je ne dirais à personne que tu as pleuré » ajouta-t-elle d’un air détaché au possible, sachant que ca l’énerverait. Au moins, elle avait évité une réplique scabreuse. Il devait lui en être reconnaissant. Bref. Personne ici ne voulait montrer ses faiblesses ou se montrer vulnérable. Or, là, c’était loupé. Pour cela aussi que la blonde se contrôlait, mais dans son cas c’était aussi une question de fierté. Après quoi il lui fit une réflexion sur l’épisode reptilien et échappa un petit rire. « Te sens pas non plus pousser des ailes mon cher » répliqua-t-elle d’un ton las avant d’aligner quelques pas pour balayer des yeux l’impasse. Encore raté. Pxtain. « …tu n‘avais pas tellement le choix » continua-t-elle sur le même ton, détachant ses yeux des murs avant de se caler contre l’autre paroi faisant face au jeune homme qui lui demandait ce qu’elle faisait là d’un air inquisiteur. Agathe arqua un sourcil avant de rouler des yeux. « C’est plutôt clair non. Nous sommes seuls, j’ai un portable en main en guise de torche et une dague dans la chaussette prête à l'emploi » ironisa-t-elle au possible. Humour noir quand tu nous tiens. Puis, elle soupira de nouveau exaspérée, sans plus rien ajouter. « Ca va déstresse, je plaisantais » ajouta-t-elle en apercevant l‘air qu‘il arborait. « J’espère encore trouver une sortie » finit-elle par avouer, croisant les bras sur sa poitrine. « Et toi ? A part venir pleurnicher pitoyablement sur les photos de ta famille ? » demanda-t-elle railleuse. En vrai, la réponse ne l’intéressait pas du tout, c’était juste pour pouvoir se moquer un peu plus de lui. Ce qui constituait, chez Agathe, un de ses nombreux divertissement.

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Bon bah si je me demandais si elle m'avait vu pleurer, elle venait de me fournir ma réponse. Garce. J'étais un mec super fier, je crois même que personne ne m'avait jamais vu verser la moindre larme auparavant. D'ailleurs je n'arrivais même pas à me rappeler quand était la dernière fois que j'avais pleurer. Probablement quand je n'étais encore qu'un gosse. Mais là...je crois que j'avais le droit à un petit moment de faiblesse. Personne dans ma situation ne pourrait décemment continuer sans laisser transparaître la moindre émotion. A moins, évidemment d'être un sociopathe. Cette situation semblait l'amuser. Apparemment le malheur des autres pouvaient être drôle. Sauf qu'il ne fallait pas qu'elle oublie que c'était aussi le sien. « On a toujours le choix. » Rien ne m'avait obligé à l'aider. J'aurais pu tout aussi bien l’assommer avec ma pelle et laisser le reptile s'occuper d'elle, pendant que je me tirais, sain et sauf. La jeune femme se cala alors en face de moi. « C’est plutôt clair non. Nous sommes seuls, j’ai un portable en main en guise de torche et une dague dans la chaussette prête à l'emploi. Ca va déstresse, je plaisantais » Oh je me doutais bien qu'elle plaisantant, si elle avait voulu me tuer, elle aurait déjà tenté dans le désert, lorsque nous étions que tous les deux. Je ne trouvais tout simplement pas ses propos drôles. Elle finit par m'avouer chercher une sortie. Beaucoup plus crédible. « Et toi ? A part venir pleurnicher pitoyablement sur les photos de ta famille ? » Je commençais vraiment à regretter de l'avoir aider tout à l'heure. « Moi au moins j'ai une famille. Des gens qui comptent sur moi. Toi...Ta mort n'attristera probablement personne. Peut être même que ça fera des heureux. » En réalité j'en avais aucune idée, mais j'étais d'avis que si elle agissait ainsi dans la vraie vie, sa liste de proche devait être très courte. Des propos durs, mais je ne supportais pas qu'elle se foute ainsi de ma gueule. En quoi était ce amusant de penser à ma fille, qui n'aura probablement plus de famille dans quelques jours ?

Agathe l’entendit dire qu’on avait toujours le choix. Elle eut un rire jaune et haussa les épaules. « Si tu le dis » répondit-elle d’un ton las. La blonde n’allait certainement pas batailler avec lui vingt mille ans. Néanmoins, elle n’en pensait pas moins. Agathe n’était pas là pour juger les gens ou pour apprendre à les connaitre. Du moins, plus maintenant vu la tournure des événements. Puis, la jeune femme replanta ses prunelles dans celle du jeune homme qui ne semblait pas vouloir se dérider. Bien, elle n’allait pas faire plus d’effort non plus, enfin, elle n’en faisait déjà pas vraiment mais.. Soit. Après quoi, il se lança dans un espèce de long discours misérabiliste spécifiant qu’il avait une famille, qu’il avait des gens qui l’aimaient en gros contrairement à elle, ajoutant même que ca mort laisserait indifférent ses proches. « Donc là en fait c’est le moment où j’dois éclater en sanglot et te dire que j’suis désolée c’est ca ? » lâcha-t-elle désinvolte, arquant un sourcil pseudo-perplexe, toujours appuyée contre la paroi, les bras croisés sur sa poitrine. D’ordinaire Agathe se forçait à ne rien laisser transparaitre lorsque ses proches tenaient un discours plus ou moins -plutôt moins d’ailleurs- similaire à celui-ci. Enfin, disons, qu’ils lui disaient d’être plus condescendante. Soit. Mais là, dans ce cas précis, ca lui passait à six mille au dessus si ce n‘est même plus. Honnêtement, qu’est-ce qu’elle en avait à faire de ce que lui, dont elle ne connaissait toujours pas le prénom d’ailleurs, pouvait bien penser d’elle. Ou de ce qu’il avait à lui reprocher ? Même la juger ! Dans la mesure où il ne la connaissait pas et ne savait strictement rien d’elle ou de sa vie, son passé. « Écoute moi bien. » commença-t-elle d’un ton sec, annonçant la couleur. « Tu ne me connais pas, je ne te connais pas. Alors je te prierais cordialement de bien vouloir fermer ta grande gueule lorsque tu auras envie de me juger alors que tu ne connais absolument rien de moi » trancha-t-elle, vindicative. « En espérant que cela fusse assez poli » ajouta-t-elle ponctué d'un sourire hypocrite. Il l'avait cherché. Ce qu’elle ne supportait c’était surement cela. Ok, la blonde se permettait beaucoup de choses, parfois trop, mais jamais de porter des jugements. Juste des réflexions ou critiques sur ce qu’elle avait pu voir et constater de ses yeux. En outre, la simple vérité. Puis, elle eut un mouvement en avant pour se retrouver sur ses deux pieds et pivota sur les talons, s’apprêtant à continuer d’explorer les souterrains.