» death is all around. (03/11_07h54)

» death is all around.
03/11_07h54
featuring petzi

Les larmes et l’expression effrayée sur le visage cadavérique de Lula trainait encore dans son esprit. Ce devait être bien la mort qui lui resterait gravé dans sa mémoire comme étant l’une des plus barbare, sauvage et même sanguinaire depuis le début. Quoique..il ne fallait pas tirer de conclusions hâtives car le loup leur avait montré, par bien des fois, qu’il était plein de ressources. Et, la demoiselle accéléra le pas. Agathe ne passa guère plus de temps dans la pièce où était entreposée Lula à la façon des statues de résine. Et peut être que tout ceci touchait Agathe dans la mesure où elle s’imaginait à la place de Lula, ce que la pauvre jeune femme avait du vivre et subir pendant qu’eux espéraient ne pas être sur la liste. Peut être égoïste mais au moins elle se sentait concernée. Mais, le pire c’est qu’ils n’avaient rien entendu, rien vu... bien que de toutes façons ils n’auraient rien fait car ils étaient tous trop lâches et tenaient tous trop à la vie. L’image de la jeune Lula lui revint alors à l’esprit. La première larme perla alors mais avant même que celle-ci ne puisse éclore, Agathe l’essuya d’un geste brutal. Hors de question de jouer les faibles, surtout maintenant. Puis, sans réfléchir elle se mit à courir, courir vite, très vite, courir parce que c’était la solution pour évacuer. Son cœur se met à doubler de rythme, son sang circule à une vitesse ahurissante. Le vent fouette son visage poupin mais il n’est pas question de s’arrêter; ses jambes passent l’une devant l’autre de plus en plus rapidement, de plus en plus vite; sa respiration devient irrégulière, saccadée, difficile. Néanmoins, Agathe continue jusqu’à ce ne plus sentir ses jambes, jusqu’à ce que le contact de ses pieds avec le sol devienne superflu, léger. Sa vision s’altère avec la vitesse, son champ de vision se rétrécit. Téméraire, elle continue. Continue jusqu’à ce qu’elle percute quelque chose, quelqu’un, et, effet boomerang, ne se reprenne tout dans la gueule. La poupée blonde retombe violemment au sol, son cœur loupe un battement et elle se met à tousser. Et sans même se redresser, restant allongée au sol, ou ouvrir les yeux elle ouvrit la bouche. « Pxtain, t’as besoin qu’on t’achète une paire d’yeux » lâcha-t-elle avant de tousser à nouveau.

Bordel ! Tout ceci prenait une tournure horrible, trop glauque. Beaucoup trop pesante pour l'esprit cartésien de Petzi ! Il ne supportait plus ces meurtres, il ne supportait plus cette atmosphère et il ne supportait plus le fait de savoir qu'un putain d'assassin se foutait ouvertement de leur gueule à tous. Il était au bout du rouleau, son visage était blafard et ses muscles étaient ravagés, son visage... amochi par la fatigue. Rachitique, il ne bouffait plus rien depuis trois jours et n'arrivait même plus à fermer les yeux plus de queqlues minutes par jour. Il avait tout du cadavre et, à bien choisir, aurait préféré être mort plutôt que d'avoir à affronter l'hypothèse d'être le prochain sur une liste à laquelle il ne pouvait rien changer. Bon sang ! Qu'il s'en voulait d'avoir particié à cette aventure, qu'il s'en voulait d'avoir été ravi, ne serait-ce qu'une seule seconde, d'être sélectionné pour ce jeu macabre. Lula, sa mort... ç'avait dû être horrible ! Pourquoi n'avait-il rien fait ? Aurait-il seulement eu la force d'y changer quoi que ce soit ? Il doutait, de tous, de tout ! Il ne savait plus jusqu'où il était capable d'aller pour sauver sa peau. Peut-être était-ce le moment pour lui de raccrocher, de tout abandonner. Il n'était pas un fin détective, s'il l'avait été sur le net, c'était peut-être parce que sa vie n'était pas remise en cause. Avec le stress, l'angoisse permanente qui pesait sur ses épaules bien trop frêles, il ne savait plus réfléchir, il ne pouvait plus. Les deux suspects qu'il avait soulevé jusqu'à présent s'avéraient être de mauvaises décisions... de ces mauvaises décisions, des meurtres avaient été commis. Par sa faute, en quelque sorte. Fatigué, las, il marchait sans regarder oû il allait, à quoi bon ! Il était enfermé dans cet endroit, il ne pouvait aller nul part et la seule chose qu'on lui accordait était le temps nécessaire pour prier. Prier pour n'être qu'une victime et pas un cadavre. Cette nuit, quelqu'un d'autre mourrait... Peut-être lui ! Cette pensée le fit tressaillir, au même moment où un choc violent le bouscula. Le sol se déroba sous ses jambes, son corps vacilla et Petzi tomba. Frapper de plein fouet par un autre corps humain. Le choc le ramena à la réalité, les paroles arrogantes et insultantes de la jeune femme le firent réagir au quart de tour. Alors qu'il était encore entrain d'ôter la poussière de ses fringues après s'être relevé, difficilement, il darda Agathe avec des yeux noirs. « J'serais toi, je redescendrais de mes grands chevaux. Si c'était moi le loup, tu crèverais ce soir. » Cette phrase lui échappa avant même qu'il s'en rende compte, trop tard pour revenir sur ses paroles. La réaction de la jeune femme ne se ferait pas attendre.