| | | ➸ la mort ? pas aujourd'hui (01.11.11) |  |
| | Auteur | Message |
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Rafael Solares
PSEUDO : pee
MESSAGES : 10
ÂGE : 36
LOCALISATION : un peu partout, texas
 | | Sujet: ➸ la mort ? pas aujourd'hui (01.11.11) Lun 21 Nov - 14:31 | |
| premier novembre
11h46
sujet libre Je m’étais imaginé crever de mille façons. Suicidé dans la baignoire d’un hôtel délabré d’Austin, écrasé par les sabots d’un cheval enragé, enfourché par un employeur mécontent, flingué par la victime au sang chaud d’un vol. Mais jamais je n’avais envisagé la possibilité de me retrouver les tripes à l’air, le cou sillonné par une corde ou la tête coupée. Ce genre de mort à la « serial killer », ça me disait moyen. Parce qu’en plus de nous fumer comme des petits lapins, le chasseur ne s’encombrerait pas d’une mort douce et ennuyeuse. Il nous l’avait fait comprendre dès le premier soir : notre décès prématuré serait douloureux et dégueulasse. Je traînai des pieds devant la potence, retirant mon Stetson afin de le plaquer sur ma poitrine. Comme un signe de respect devant un cadavre inexistant, le fantôme des pauvres bougres qui avaient jadis étaient suspendus là, en une dernière danse macabre. A cette pensée le sang battit plus fort dans mes veines à nouveau, et j’agrippai instinctivement le sac de sport accroché à mon épaule. C’était juste un p’tit coup de flippe, pas de quoi s’alarmer. C’était normal de stresser comme un malade à la vue d’une corde se mouvant au gré du vent, quand on avait maté la carcasse sans vie d’une jeune fille éviscérée la veille, non ? Je détournai mon regard en revissant mon chapeau sur le crâne, balançant mon bagage au pied de la potence, appuyant mon dos contre la poutre en bois de l’un des tenants de l’engin de mort. Cette mise en scène, ça ne me faisait pas flipper. Si tueur il y avait, alors il serait de chair et d’os, et il m’attaquerait sournoisement après avoir taillé une bavette. Mais pas aujourd’hui. C’était trop tôt. Alors je pouvais tranquillement m’installer au pied de la potence sans craindre qu’un couteau me fende le crâne. Du moins, je l’espérais. D’un geste mal assuré j’ouvris mon sac de sport, en retira une bouteille d’eau ainsi qu’une boîte de médicament dont j'extirpai deux pilules rondes et jaunes. On pouvait lire DIAZEPAM inscrit en lettres noires. Les mains tremblantes, je les gobai avant de boire trois longues gorgées, histoire de m’assurer que je ne mourrais pas étouffé. Finalement, ce ne serait sans doute pas si mal … de mourir étouffé. Je fermai les yeux quelques secondes, la bouteille entre les doigts, juste pour me vider l’esprit et réfléchir à la suite. Mais dans tous les manuels de survie dans le désert du Texas qu’on avait pu me lire quand j’étais gosse, aucun ne parlait de « comment éviter de se faire massacrer par un dangereux psychopathe. » Dommage. Je me surpris à regretter mon bon vieux ranch, et là, c'était vraiment que je touchais le fond. J'ouvris les yeux pour lorgner ma boîte de médocs, comme traversé par une idée lumineuse, puis mon regard s'assombrit à nouveau et je ricanai nerveusement. « Pas mieux qu'une adolescente qui pique le doliprane de maman pour mettre fin à ses jours. » soupirai-je en jetant les comprimés à côté de moi. Non. C'était pas avec cette merde que j'allais réussir à passer de l'autre côté. Mais à la limite, j'pourrais m'offrir un 'trip de Valium'. Fallait que je garde ces pilules pour un moment vraiment critique, et j'étais persuadé au fond de moi-même qu'il n'était pas encore arrivé. Parce que parler tout seul, c'était déjà le début de la fin. |
| | | | Zeke Kingston
PSEUDO : inconnu au bataillon
MESSAGES : 35
| | Sujet: Re: ➸ la mort ? pas aujourd'hui (01.11.11) Mar 22 Nov - 4:52 | |
| Tous ces gens, ces individus. Ils étaient si bizarres. La personne qui avait convié chacun de ces êtres ici avait certainement choisit Zeke comme l'exception qui confirmerait la règle. Du moins, le principal intéressé ne voyait pas réellement d'autre potentiel intérêt de l'avoir amené jusqu'ici, parmi cette flopée d'individu tous aussi distincts les uns des autres, tout du moins pour ceux que le new-yorkais avait déjà eu la chance de rencontrer si cela pouvait être considéré comme une chance. Dans la mesure ou sans la mésaventure de cette lettre suivie du cadavre et de tout ce qui s'était enchainé par la suite, on ne pouvait pas réellement considérer tout cela comme une chance tant les évènements pouvaient être qualifiables de cauchemardesques et encore, le mot n'était pas assez fort. En tout cas, le garçon s'était fait une raison et les deux dernières heures qui s'étaient écoulées lui avaient paru être deux heures car plongé dans sa solitude, il avait réfléchit, avait ressassé le pour comme le contre et s'était rendu à une thèse : Il était piégé ici. Mais au final, qu'allait-il advenir de lui, quel était son destin ? Et les autres, qui étaient-ils, pourquoi avaient-ils été mis en sa compagnie. C'était étrange, juste étrange mais ça laissait également Zeke sur sa faim, qu'on se le dise, il aimait avoir des réponses à ses questions sans avoir à attendre. C'était un impatient de nature et cette position qu'il avait vis-à-vis de toutes ces questions qui tourbillonnaient inlassablement dans son esprit le dérangeait assez fort et c'était le moins que l'on puisse dire. Comme il était le genre de personne à toujours se rendre à la fatalité, à ce niveau-là, cela ne lui posait pas de problème bien qu'à terme, ses potes allaient lui manquer mais il prendrait ce problème en compte seulement une fois qu'il en ressentirait clairement les conséquences. Cependant, quoique la suite allait lui réserver, il n'allait pas pouvoir poursuivre les jours suivants - si jours suivants il devrait avoir - sans une réelle attache, c'est pourquoi il lui fallait créer des liens à l'intérieur de ces barrières, de ces clôtures, soit, de ce qui le séparait, lui et tous ces autres individus de ce monde extérieur qu'ils avaient chérit ou non. Il avait erré dans ce village - tout du moins si cet assemblage de bâtiments comparables à des habitations pouvaient être qualifié de village - durant quelque minute pour finir par voir au loin ce ... mât ? Il n'en savait rien, quel était la nature exacte de cette chose. D'où il était, il ne distinguait qu'une vague silhouette et de nouveau, ça le démangeait assez, c'est pourquoi il se dirigea bien vite dans cette direction pour éclaircir ses idées et au final, il n'avait rien de mieux à faire. Il ne marchait pas bien vite, surtout car plus la journée s’écoulait, plus il se rendait compte de la fatigue engendrée par cette nuit durant laquelle il n'était pas parvenu à trouver le sommeil. Plus il se rapprochait et plus l'effroi s'amplifiait dans son esprit. Une potence ? Jusqu'à en avoir la certitude, il tâcha d'effacer cette idée de son esprit tant cela lui paraissait glauque au possible. Cet endroit était définitivement dégueulasse. Arrivé non loin de ce lieu, il put enfin constater qu'un mec s'était posé au pied de l'édifice et cela n'enlevait absolument pas le sentiment que celui-ci procurait à Zeke. Le mec en question avait des cheveux courts et foncés, des traits fins et des yeux clairs tandis que son teint était blafard. Physiquement, il ne constituait absolument pas en un potentiel pote pour Zeke mais au final, le changement, la différence, c'était quelque chose qui l'intriguait et parallèlement qui l'intéressait inconsciemment. Il restait tout de même assez loin de l'édifice, par peur, par respect ... Respect de quoi ? Il se le demanda à son tour sans y trouver une réponse. De sa position il lança : « Salut ! » Il eut un visage on ne peut plus amical et sans attendre une quelconque réaction, il reprit, toujours à la même distance de sécurité. « Ça te fait pas flipper ce ... » Il chercha ses mots une fraction de seconde. « ... truc ? » Il devait être pitoyable. |
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