Un rapide compte lui iniqua qu'ils devaient être une petite vingtaine à attendre. Certains plus investis que d'autre, à la limite fanatique. Bon sang mais dans quoi c'était-il fourré ?! Jouer à Rabbit Doubt sur son portable, comme ça l'air de rien, était une chose, mais se retrouver entre "fans" ou peut-importe le nom, c'en était une autre. Il n'avait pas pour habitude d'être de ce côté là de la barrière. Les buzz, c'était plutôt lui qui les créait ou y participait. Enfin soit. Alors que plusieurs d'entre eux secouèrent la tête négativement à sa question, Aaron comprit, qu'il s'était bien planté, que Rick n'avait rien avoir la dedans. Il souffla un grand coup, tapota son pied au sol, remuant par la même occasion la terre qui s'effrita. Il releva la tête lorsqu'une jeune femme vint lui adresser la parole. Il passa discrètement son regard de haut en bas, examinant la silhouette face à lui : pas mal du tout ! Mais ce qui lui décrocha un sourire sincère fut son franc-parler. Il lâcha un petit rire avant de lui répondre : O-K ... C'est que j'appelle de l'introduction choc. J'aime. Moi c'est Aaron et vous êtes .... ? Quant à mon Rick, désolée princesse mais les femmes l'effraient, il préfère les bras musclés du chromosome Y. Gardant un oeil sur le paysage, il écoutait également d'une oreille ce qui se passait à sa gauche et à sa droite. Au bout de plusieurs minutes, plus aucune personne ne fit son apparition. Etaient-ils tous là ? Il y avait il seulement un nombre précis ? Aaron capta alors les dire d'un certain Kheelan concernant la compagnie de la gente féminine qui était plus qu'agréable. Amen Bro ! Ajouta-t-il simplement avec un clin d'oeil complice.

« Les voilà. Vous voilà. Vous êtes tous là, mes chers petits lapins. Qu'il est bon de vous voir ainsi réunis. Il est l'heure. Il est temps de faire face à votre destin. » Bougeant seulement la main gauche, il s'empara d'un boitier et solennellement, appuya sur l'un des trois boutons qui le composaient. À des années lumières de là, la grille s'ouvrit...

Il va s'en dire, Billie n'était pas connue pour ses détours. Ce n'était pas seulement une question de sexe. Il en allait de même pour tout ce qui était capable de susciter le moindre de ses intérêts, et de tels faits étaient nombreux. Elle ne parlait pas forcément beaucoup, mais son peu de propos dénotait l'essentiel de ce qu'elle pouvait bien communiquer de nécessaire au monde. Et encore, ce n'était pas toujours le cas. Que ce dénommé Aaron ait accueilli ses propos sans véritable fondement avec un léger rire témoigna à la jeune femme un vague accès de sympathie qui n'avait pas nécessairement à perdurer. Mais peu importait. « Billie, répondit-elle avec détachement à ce peu de présentation. » Il était grand, bien bâti et ténébreux, voilà qui ferait parfaitement l'affaire. Mais ce n'est pas à cette entreprise-là qu'elle s'affaira. « Il n'y a rien de plus triste qu'une personne qui se prive de la moitié du monde. Je plains ton hétérosexuel refoulé d'ami. » Palabres sans conséquences. Le monde de Billie aurait été orgiaque à souhaits pour un adolescent de quinze ans. Follement infantile. « Plutôt que d'attendre, on pourrait dignement baiser pour fêter ça, je crois... » Minute nécessaire au deuil de sa pensée hurlée à la face du monde. Il en fallut même deux. Ce fût même trop peu. Mais elle ne s'indigna pas de son expression trop houleuse. C'était une sombre coutume qu'elle honorait du zénith au zénith sans jamais cesser. Il y avait probablement une forme cruelle de désespoir dans son comportement, ses envies et son absence d'existence... Toutes ces choses qui l'avaient conduites ici en dépits de son désintérêt complet pour le principe même du jeu. Son intérêt irait en s'accroissant, mais elle l'ignorait bien. C'était la raison de la latence de sa vie à cette heure, et de son besoin chronique de fumer de nouveau, après avoir jeté la moitié d'une cigarette non-consumée sur le sol. Son aliénation aurait pu s'arrêter là si le jeu ne s'était pas vulgairement entamée... et elle fût certainement la dernière à franchir la grille qui consentait finalement à s'ouvrir, tel le terrible sésame.

Il avait pris un taxi, pas la peine de s'encombrer de son véhicule pour se rendre au point de rendez-vous. Même si toute cette histoire le laissait encore un peu perplexe, il ne pouvait s'empêcher de sentir en lui germer la graine de l'excitation. Un jeu qu'il affectionnait tant et voilà qu'il allait pouvoir le vivre, le jouer pour de vrai. Une sorte d'extase mais aussi d'appréhension enveloppait son corps tout entier pendant qu'il posait ses fesses sur la banquette arrière du taxi qu'il venait de héler. Sur son trente-et-un, pour l'occasion, il avait coiffé ses cheveux et même mis une cravate. Il ne s'attendait pas à être accueilli comme un prince mais il souhaitait faire bonne impression. Thérapeute, il avait la sale habitude de vouloir toujours faire trop attention à son image, une image à la fois d'un homme stable, mature et responsable mais aussi de grand enfant et d'homme compréhensif. Les traits de son visage étaient figés dans une expression intangible. Un sourire au creux des lèvres, un regard plein d'assurance et une prestance incroyable. Lorsque la voiture stoppa le moteur, Petzi se contenta de remercier le chauffeur et de glisser dans la paume de sa main trois fois le prix du trajet. Il lui sourit une dernière fois et quitta l'habitacle du taxi. Au loin, une foule de personne s'était regroupée non loin d'une grille, certainement les autres participants. Oui, tout prenait une tournure plus concrète, plus réelle. Il sourit d'avantage en s'approchant du groupe, confiant. Cette aventure s'annonçait extraordinaire, il avait hâte de la vivre, de la partager avec les autres. Alors une fois arrivé suffisamment proche du groupe en question, il leva la main dans un signe salutaire et se contenta de lancer sur un ton qui se voulait confiant mais aussi serein. « Bonsoir à tous, je suis Petzi ! » se contenta-t-il de dire avant de tendre l'oreille. Une voix fit son apparition, annonçant le début de l'aventure et la grille s'ouvra. Emerveillé, impressionné, il regardait les autres candidats sans se départir de son sourire. « J'espère que vous êtes tous prêts pour l'aventure. » car, oui, elle venait de commencer.

Une nana un peu bizarre avait répondu à Nash, mais celui-ci lui prêta peu d'attention. À peine un coup d'œil. Il avait sa réponse, c'était ce qui importait. S'il y avait réfléchit plus longtemps, il aurait pu penser que se présenter et faire connaissance aurait été bien, car on affaiblit ses adversaires en connaissant leurs points faibles, mais il se forçait à se dire que ces gens n'étaient pas ses adversaires. Après tout, même si parmi eux se trouverait bientôt le loup virtuel qui les chasserait, les autres étaient ses coéquipiers, avec qui il devait trouver l'identité dudit loup. Et s'il se trouvait que lui-même était désigné comme loup ? Aah... Il avait déjà été loup, auparavant, dans d'autres parties, plus petites, moins amusantes. restant légèrement dans son coin, portant sur ses compagnons des regards tantôt curieux, tantôt circonspects, jusqu'à ce qu'un bruit de métal le fit sortir de sa rêverie. C'était la grille qui, enfin, se décidait à s'ouvrir. Se redressant légèrement, balayant des yeux l'espace intérieur du fort, il passa la grille, silencieux. Son sac toujours suspendu par la bandoulière dans son dos, il s'avança légèrement dans le fort. Une voix masculine parvint à ses oreilles. Un sourcil haussé, il se tourna vers le gars en question. Un vieux qui restait planter devant la battisse, comme émerveillé. « Cligne des yeux, tu m'donnes l'impression d'avoir une poussière dans l'œil. » Reportant son attention sur le bâtiment immense qui s'élevait avec force face à eux, il se sentit immédiatement minuscule. « Putain, ils ont tout donné pour les décors. »

Une effusion fait bouger le groupe, les grilles qui nous font face commencent à s'ouvrir. Je retiens ma respiration, je me dis que ça commence, cette immersion en pleine faune geek. En plus ça fait un baille qu'on attend et j'ai déjà un creux dans l'estomac. Je me sens déjà de trop. Limite j'ai envie de retourner dans mon appart pourris, avec mes potes complètement con et ma weed. Limite? Non... J'ai ai vraiment envie. Je m'apprête à ramasser mon sac posé à terre, mais lorsque j'essaie de le soulever un pied chaussé dans des échasses (des chaussures de biatch quoi) le bloque. Je me retourne pour gueuler, mais je contiens quand je regarde le phénomène qui me fait face. Une shawty aux fesses bombées et aux atouts plutôt... respectables me fait face. Elle a pas l'air commode, mais elle est plutôt bonne alors je lui pardonne. Je souris. « Tu peux enlever ton pied s'te'plais? » Elle s’exécute en grimaçant. Je lui tends une main, toujours tout sourire. « Je m'appelle Hodgy, mais tu peux m'appeler Gandja. »

« Si mon sort est de rester coincé avec d’aussi jolies femmes, ça ne me dérange pas. » Je détournais la tête vers l’homme qui s’était posé à mes côtés, lui jetant un furtif coup d’œil : allure bon chic, bon genre, au final, la vue n’était pas désagréable, mais franchement, cette phrase d’approche, je l’avais entendu des milliers de fois (ça, et ces nombreux dérivés). Je ne pris même pas la peine de lui répondre, détournant du regard pour le jeter sur la foule, non loin. Cela ne parut pas vraiment le découragé pour autant, car sa voix retentit à nouveau, et je me sentis presque forcé de lui retourner une certaine attention. « Keelan, pour vous servir. » me dit-il, et d’un geste chevaleresque, il baissa son chapeau pour me saluer. J’arquais les sourcils, mais l’air sur mon visage paraissait presque ennuyé. Sa petite prestation ne m’avait pas du tout impressionné, mais son physique, lui, m’avait un tantinet tapé dans l’œil. J’allais lui laisser une maigre chance. Forçant un léger sourire à prendre place sur mes lèvres, je lui répondis. « Millicent. » me présentais-je seulement, comme je l’avais fait quelques instants auparavant à la foule insipide qui se tenait tout prêt de la grille. Et d’ailleurs, en parlant du loup... la voilà qui s’ouvrait miraculeusement devant eux. Jetant un regard à mon voisin, qui s’était dit à mon service, j’attrapais mon sac de voyage et le lui tendit. « Tu serais un ange si tu pouvais porter ça. » Quelques battements de cil et un sourire charmeur durent suffire à le convaincre, car il accepta d’être mon porteur. Suivant le reste du troupeau, nous prîmes la direction du Fort.

Tout le monde était beau. Pas que je me préoccupais réellement de la beauté des gens. Mais c'était seulement ce qui m'avait frappé. J'aurais pensé rencontrer des geeks. Des personnes associable. Comme moi. Mais non. Je m'étais peut-être trompé d'endroit. C'était un concours de beauté ? J'allais surement perdre… à cause de mes cheveux roses. Oui, surement. Mon corps était lourd d'un coup. J'avais envie de m'asseoir. Je pris un jeune homme par la main. Il s'était présenté comme étant Ty. Jolie prénom. Bref, main dans la main avec ces messieurs, je les forçai à s'asseoir avec moi par terre, là, maintenant. « J'ai les jambes en compotes. Et j'ai faim. Vous avez pas quelque chose à manger ? » leur demandais-je, en souriant toujours aussi bêtement. Moi qui avait de la difficulté à dire deux mots d'affilés habituellement, je me sentais quelque peu bavarde. Puis j'avais… une énergie positive, pour une fois. Ça fait du bien non ? Je fermai les yeux un moment, pour ensuite entendre le bruit grinçant de l'énorme grille s'ouvrir devant nous. « C'est un signe. De Dieu. Il veut qu'on entre. » Mais qu'est-ce que je disais… Je ne croyais même pas en Dieu. Putain. Je demandai de l'aide pour me relever, moi qui était si bien sur le sol. Maintenant, j'avais réellement peur d'entrer dans cette foutu place. Je badtrip.

Emma Bennett a écrit:

C'était aujourd'hui. Je l'avais attendue, depuis le moment ou j'avais ouvert cette foutu lettre. Les jours s'étaient écroulés et l'impatience m'avait gagné. Je ne savais réellement quoi penser de tout cela. C'était excitant, il n'y avait aucun doute là-dessus. Je n'avais pas peur. Ok, peut-être un peu. Tout cela pour dire que c'était aujourd'hui. J'avais fait le trajet d'Huntington Beach à ici sur le pouce. Croyez-moi, ce n'était peut-être pas l'idée la plus brillante du siècle. J'ai presque passé proche de me faire violer par un des chauffeurs. Je soupçonne qu'il avait bu. Un autre était sympathique par contre. Nous avons fumé un gros pétard ensemble, histoire de me détendre un peu. L'important c'est que je sois arrivé ici en vie. Je n'étais pas la première présente. D'autres jeunes gens, tous dans la vingtaine environ se tenaient devant une grille imposante, quelque peu glauque. « yo… » fut le seul mot qui sortie de ma bouche devant tant d'inconnu. Je leur fis un sourire gênée, mes yeux rougis par la marijuana. Puis un grand homme, séduisant, vint m'adresser la parole. « je suis la seule à être complètement défoncée où… ?!» lui répondis-je alors, faisant abstraction à sa question. Un sourire niais se dessina sur mon visage, me rendant compte à quel point je devais paraître idiote. « Moi c'est Emma. Et j'ai envie de me pisser dessus tellement j'ai peur en ce moment. » Ce n'était pas dit avec grande classe. Et alors ?!

Emma souffla d'une haleine pourrie par la weed son doux prénom au jeune homme qui esquissa un léger sourire avant de reporter son attention sur le fort. Il ne répondit pas. Il ne tenait pas à se mélanger maintenant, il savait que toutes ces personnes autour de lui seraient à un moment donné ses adversaires, ce pourquoi il tâchait de rester le plus discret possible avant de tenter une quelconque approche. Les observant un par un, il arqua un sourcil à l'entente de certains mots proférés par une brune dans son dos. Ils ne lui étaient pas destinés, mais Nenad avait une ouïe suffisamment développée (fait curieux aux vues de sa profession) pour percevoir la moindre conversation ambiante. Il tourna la tête dans la direction de la demoiselle, plus mature que le reste des jeunes filles amassées, et haussa les épaules avant de porter de nouveau son attention sur les fameuses grilles toujours fermées. Tous s'affairaient dans leur conversation sans réel intérêt, tâchant de faire connaissance les uns avec les autres. Nenad trouvait cela inutile pour le moment. Il tâcha de décontracter un peu ses muscles raidies en lâchant son sac sur le sol poussiéreux, et prit finalement son mal en patience tout en jetant des regards en coin, ci et là. Un nouveau se présenta, comme si l'un d'eux pouvaient en avoir quelque chose à faire. Avec un prénom pareil, il pouvait tout aussi bien faire profil bas et attendre en silence. Thé. Quel gros lol. Soudainement, perçant le silence du désert, le mécanisme du portail s'actionna, et les deux lourdes portes grillagées s'ouvrirent face au groupe. S'empressant de reprendre possession de son sac, Nenad suivit le mouvement bêtement avant d'entreprendre de s'en isoler un peu sur la droite. Il percuta dans son action une personne bien plus petite que lui, et manqua de la faire tomber sous la puissance de son torse. Il la rattrapa par le bras avant qu'elle ne titube la tête la première dans le sable, et se contenta de la regarder longuement avant de s'excuser. « Pardon, j'ai pas fais attention où je m'étais les pieds.. Je suis Nenad, enchanté.»

Agathe Nielsen a écrit:

Agathe finit enfin par arriver. « Pxtain qu’est-ce qu’il caille dans c’bled » lâcha-t-elle légèrement aigrie, en resserrant son écharpe autour de son cou. Elle n’avait pas pu fermer l’œil de la nuit, le décalage horaire avait été le coup de grâce, et là elle se trouvait devant un truc en ruine. Ils n’étaient pas sérieux. Ses prunelles balayèrent l’endroit, le décor, les grilles rouillées. « Accueillant ma foi » ironisa-t-elle en s’approchant du groupe déjà constitué, continuant de zieuté suspicieusement le paysage. Agathe n’était jamais à l’heure, toujours en retard, il fallait savoir se faire attendre selon elle. Puis, jamais elle ne se presserait. Soit. Rapidement, elle jeta un coup d’œil aux joueurs. Mouais. La demoiselle aperçut un jeune homme, légèrement en retrait, enfin pas intégré dans un groupe qui avait déjà commencé à discuter. « Ta veste à l’air chaude dis moi » fit-elle en guise d’entrée en matière, alignant quelques pas en sa direction. « Toi aussi tu as un prénom bizarre ? » demanda-t-elle après avoir entendu quelques noms s’ajouter à une liste qu’elle ne retiendrait certainement pas aisément.

La jeune femme, prénommée Milicent, voulu se la jouer hautaine inaccessible qui s'en fou de ma personne. Il sembla miraculeux qu'elle me donne son prénom. Pour la sociabilité on repassera. Voilà qu'en plus elle me fourra dans les bras son sac de voyage. Non mais elle était sérieuse là ? Elle me prenait pour son larbin ou bien ? En même temps, qu'est ce qui venait de me prendre de dire « a votre service » ? Elle en profita pour me prendre au mot, forcément. Mais c'était mal me connaître de penser que j'allais jouer au petit toutou derrière elle. Elle sembla prendre pour acquis que je sois son porteur attitré, commençant à avancer avec les autres. En effet, l'immense grille venait enfin de s'ouvrir. Je posai le sac de la demoiselle sur le sol, le laissant ici en plan. Je marchai ensuive avec les autres, notifiant au passage à la blondinette sa perte. « Je crois que t'as fais tomber quelque chose » lui dis je un beau sourire hypocrite aux lèvres.  « Tu m'excuseras chérie, j'ai dû laisser mon côté angélique chez moi » Sur ce, je continuais à avancer, mon propre sac sur l'épaule. Les lieux étaient impressionnant. On se sentait tout petit au milieu de cette immensité. Même si je sentais que je faisais probablement là une erreur, je comptais aller jusqu'au bout, étant curieux de découvrir la suite. Celui qui était à l'origine de tout ça s'était apparemment donné beaucoup de mal.

Gandja a écrit:

Une effusion fait bouger le groupe, les grilles qui nous font face commencent à s'ouvrir. Je retiens ma respiration, je me dis que ça commence, cette immersion en pleine faune geek. En plus ça fait un baille qu'on attend et j'ai déjà un creux dans l'estomac. Je me sens déjà de trop. Limite j'ai envie de retourner dans mon appart pourris, avec mes potes complètement con et ma weed. Limite? Non... J'ai ai vraiment envie. Je m'apprête à ramasser mon sac posé à terre, mais lorsque j'essaie de le soulever un pied chaussé dans des échasses (des chaussures de biatch quoi) le bloque. Je me retourne pour gueuler, mais je contiens quand je regarde le phénomène qui me fait face. Une shawty aux fesses bombées et aux atouts plutôt... respectables me fait face. Elle a pas l'air commode, mais elle est plutôt bonne alors je lui pardonne. Je souris. « Tu peux enlever ton pied s'te'plais? » Elle s’exécute en grimaçant. Je lui tends une main, toujours tout sourire. « Je m'appelle Hodgy, mais tu peux m'appeler Gandja. »

Maureen avait donc répondu à un mec qui ne daigna pas lui répondre. Un con, donc. La jeune femme fit quelques pas avant de se poser, les bras croisés. Attendre, c’était franchement pas son truc, mais soit. Elle resterait ici jusqu’à qu’on lui ouvre cette grille. Autant elle pouvait être exaspérée, autant voir les autres parler comme des abrutis en se plaignant, la rendait un peu moins exaspérée. On était quand même mieux dans sa tête que dans celles des autres. Apparemment la moitié de ceux-la était des barges cocaïnomanes et l’autre moitié était des geeks. Seule Maureen semblait sortir de chez elle assez longtemps pour ne pas seulement rendre visite à son dealer. Enfin bref, on l’interpella en lui demandant de virer son pied qui, apparemment, se trouvait sous un sac. Ah, ce n’était pas un tas de chiffons ? « S’cuse… » Elle s’attarda un instant sur le garçon, puis sur sa main, qu’elle serra finalement. « C’est quoi le rapport ? Hodgy, Gandja ? Une marque de casquettes, peut-être ? » Maureen semblait absorber par ses ongles vernis de rose bonbon. A croquer. Elle reporta son attention sur Hodja ? « Maureen, au fait. Et en général, on m’appelle par mon nom de famille. » Qu’elle ne donna pas, après tout elle ne les connaissait pas ces gens, elle ne voulait pas qu’on vienne l’attaquer chez elle si elle donnait trop de renseignements. Elle n’était pas folle ! Reportant son attention sur le sac de Hodja, elle haussa un sourcil. « Tu comptais te tirer de là ? » Maureen aurait été tenter de le suivre, enfin, pas avec lui, ça allait de soi.

Nash n'avait pas vraiment envie d'aller se fondre dans la masse, d'aller faire copain-copain avec les autres. Il était aussi bien tout seul. Lèvres plissées en une moue dubitative, il avait rapidement fait un état des lieux. Putain, ce fort semblait sur le point de tomber en ruine, on se serait cru en taule. Pourtant, contradictoirement, il sentait qu'il allait bien s'amuser, ici. Enfin un peu d'action. Pour ce pauvre sans emploi qu'il était, ça consistait en une distraction de choix. Finalement, il finit par se glisser parmi les autres, se promenant parmi les petits groupes qui s'étaient formés. Que devaient-ils faire à présent ? Pourquoi restaient-ils là ? Au lieu de rentrer ? Une discussion attira son attention. Une nana, un mec. Un con, apparemment. Et une frileuse. Cool. Soupirant, il constata que le gars n'avait aucune bonne manière. Ou aucun romantisme, au choix. Posant son sac, Nash retira lui-même son blouson de cuir et il le laissa choir sur la tête de la jeune fille - Agathe, c'est ça ? ouais, c'est ce qu'elle avait dit - en passant à côté d'elle. « T'as intérêt à me revaloir ça, si t'es le loup » lâcha-t-il sans sourire. Ouais, c'était le seul qui lui importait.

Je m’étais peut-être trompé sur son compte, au final. Ce Keelan méritait peut-être plus d’attention que je ne l’avais imaginé – après tout, difficile de se faire une idée après trois mois d’échanger, mais c’était ma faiblesse, mon vice, je ne pouvais m’empêcher de juger les gens, comme ça, sans cesse. « Je crois que t’as fait tomber quelque chose. » J’avais fait quelques pas en direction du château quand je l’entendis m’interpeler. Me retournant, je vis qu’il avait posé mon sac sur le sol. « Tu m’excuseras chérie, j’ai dû laisser mon côté angélique chez moi. » Son sourire, digne des plus hypocrites, était roi et maître sur ses lèvres. Je n’en fis rien. Haussant seulement les épaules, je reviens sur mes pas pour attraper mon bagage, puis je regagnais rapidement la foule qui avançait à pas de loups vers le fort. Il ne me fallut que quelques secondes pour retrouver l’homme qui avait osé me faire cet affront. Il était d’ailleurs plutôt rare dans ce domaine. « Visiblement, je t’ai mal jugé. » lui dis-je seulement, en plongeant mon regard dans le sien. Disons que c’était ma façon à moi de m’excuser. Si, un tant soit peu, il m’arrivait de le faire.

Maureen Cannon a écrit:

Maureen avait donc répondu à un mec qui ne daigna pas lui répondre. Un con, donc. La jeune femme fit quelques pas avant de se poser, les bras croisés. Attendre, c’était franchement pas son truc, mais soit. Elle resterait ici jusqu’à qu’on lui ouvre cette grille. Autant elle pouvait être exaspérée, autant voir les autres parler comme des abrutis en se plaignant, la rendait un peu moins exaspérée. On était quand même mieux dans sa tête que dans celles des autres. Apparemment la moitié de ceux-la était des barges cocaïnomanes et l’autre moitié était des geeks. Seule Maureen semblait sortir de chez elle assez longtemps pour ne pas seulement rendre visite à son dealer. Enfin bref, on l’interpella en lui demandant de virer son pied qui, apparemment, se trouvait sous un sac. Ah, ce n’était pas un tas de chiffons ? « S’cuse… » Elle s’attarda un instant sur le garçon, puis sur sa main, qu’elle serra finalement. « C’est quoi le rapport ? Hodgy, Gandja ? Une marque de casquettes, peut-être ? » Maureen semblait absorber par ses ongles vernis de rose bonbon. A croquer. Elle reporta son attention sur Hodja ? « Maureen, au fait. Et en général, on m’appelle par mon nom de famille. » Qu’elle ne donna pas, après tout elle ne les connaissait pas ces gens, elle ne voulait pas qu’on vienne l’attaquer chez elle si elle donnait trop de renseignements. Elle n’était pas folle ! Reportant son attention sur le sac de Hodja, elle haussa un sourcil. « Tu comptais te tirer de là ? » Maureen aurait été tenter de le suivre, enfin, pas avec lui, ça allait de soi.

La jeune femme qui l'avait abordée quelque minutes plus tôt se présenta comme étant Billie. Elle avait le regard tantôt fuyant, tantôt perçant et ses propos - qu'il avait jugé comme du franc parler - se transformèrent en bagou carrément plus cru. Tiens tiens, quelle personnalité intéressante ... D'autant plus qu'il ne pouvait jurer si la demoiselle était sérieuse ou avait la blague plutôt lourde pour une femme. Intriguant, Billie était intriguante. Homme de séduction, aimant le charme et la féminité, Aaron n'en était pas moins un ogre ou un pervers. Sa proposition ne résonna ainsi donc peut-être pas comme elle l'espérait dans sa tête. Il écarquilla les yeux une seconde, haussa les sourcils et la gratifia d'un petit sourire en coin, imaginant surtout qu'une telle personnalité pourrait faire un tabac à l'écran. S'il pouvait la tenir à l'oeil quelques heures de plus, il ne s'en priverait pas. Loin d'être déstabilisé, il posa une main sur l'épaule de la jeune femme et dit simplement : Gardes ça au chaud pour plus tard veux-tu ? J'aime faire monter la pression. Il lui envoya un clin d'oeil alors qu'un énorme bruit de ferraille rouillée se fit entendre, brisant les puériles discussions entamées entre tous. La grille s'ouvrait. Déjà les premiers joueurs trépignaient et se faufilèrent en quatrième vitesse à l'intérieur de propriété. Aaron regarda la foule s'engouffrer dans ce qui ressemblait beaucoup à un piège. Mais il fallait avouer qu'Aaron avait l'imagination fertile. Ce genre d'histoires glauques il les écrivait. Un groupe de paumés, une invitation secrète, un fort au milieu de nul part ... C'était presque trop gros pour être vrai. Ca ne pouvait PAS être vrai. Il hésita. Bonjour le cliché. Un rapide coup d'oeil à sa montre, il souffla une fois de plus avant de verrouiller sa voiture à distance. Au point où il en était, autant aller voir de quoi il en retournerait. Il fourra les clés dans la poche de son jeans et emboîta le pas aux derniers espérant de ne pas regretter son acte. S'adressant à nouveau à sa comparse, il demanda : Tu joues à Rabbit Doubt toi ??!! Et ben ...

J'étais beaucoup plus défoncé que je ne l'aurais pensé. Mais heureusement ça ne paressait pas. Personne n'avait remarqué. Et puis, et alors, qu'ils remarquent où non, ça ne changeait rien au fait que tout me paressait irréel en ce moment. Et le temps était long, mais long. Dans quoi je me suis embarquée au juste ? C'était pas croyable. Assise sur le sol, je continuais de tenir la main de mon nouvel ami. Ce dernier me fila une barre mars, que j'ouvris immédiatement, mangeant avec enthousiasme. «Est-ce que t'es un ange venu du ciel ? » lui dis-je, la bouche pleine, beaucoup trop heureuse à ce moment même. Il venait de faire ma journée. J'suis pas certain qu'la weed avant un évènement comme c'lui-ci ait été une bonne idée t'sais! Il avait remarqué. Merde. Il avait raison… C'était peut-être grave. Je n'avais peut-être pas le droit. Misère, j'allais devoir retourner chez moi. Je n'allais pas pouvoir jouer. C'était mal, très mal. Alors que mon cerveau roulait à la vitesse d'un hamster obèse, que mon coeur paniquait pour absolument rien, le jeune homme me demanda mon prénom, tout en m'aidant à me relever, ce que je fis de peine et de misère. «Moi c'est Emma Banana. Je viens de Mars. » répondis-je, montrant le reste de la barre que je tenais de ma main libre. «Tu sais quoi… J'ai un mauvais feeling. On ne devrait pas entrer.» ajoutais-je alors qu'il était définitivement trop tard, puisque nous venions de faire nos premiers pas dans la propriété.

S'il fallait savoir une seule chose sur la personnalité de Billie, c'était bien qu'elle n'avait absolument aucune conscience du lien immédiat entre ses pensées et ses propos. Cette logique qui voulait que n'importe quel individu pouvait interrompre ce flux tendu à sa guise lui était parfaitement étranger. Il n'y avait pas à s'offusquer de cette simplicité d'esprit. Et Aaron eut exactement le comportement que l'on attendait de lui. « Garde ça au chaud pour plus tard, veux-tu ? J'aime faire monter la pression. » Ce qu'il pouvait être racoleur. Elle ne put s'empêcher de sourire. Elle avait presque oublié le nombre de fois où elle avait chaudement accueilli ce genre de phrases sans en savourer un seul mot. C'était même un peu navrant, à vrai dire. Aaron aurait pu être un millier de types sur son chemin, et il était là. Comme autant de Rick. Elle le détailla bien pendant une minute ou deux, le temps qu'il mit à contempler la grille. Magique. Le temps, aussi, de consumer une cigarette. Troublant. Ils se mirent alors à marcher, et il s'acharna comme un bougre. Pour un peu, il lui aurait presque plu. « A quoi ?... lui lâcha-t-elle d'un ton détaché. » Rabbit Doubt. Rabbit Doubt. Oui, le nom faisait un drôle d'échos entre ses tempes. Il lui semblait l'avoir entendu quelque part. Bien sûr ! Elle tira le carton d'invitation de sa poche, passablement absente. Elle piétinait définitivement aux côtés de la réalité, sans jamais vraiment la violer. « Apparemment, conclut-elle. » L'intérêt peinait à grandir en elle. Il lui semblait qu'elle aurait pu passer des heures à contempler ces grilles sans jamais se lasser. Mais il le fallait bien. En gentil mouton, elle suivait le chemin, comme n'importe lequel d'entre eux. Là, commençait le jeu. Là, commençait la perversion. Et cela mit longtemps à l'effleurer. A peine le temps qu'il lui fallut pour percuter quelqu'un, arrêté net devant elle. « Seigneur Dieu, enfant de putain... » Billie n'avait aucun talent pour les excuses. Vraiment aucun.

Milicent n'eut d'autre choix que de ramasser et porter elle même son sac. A moins qu'elle ne se trouve un sous fifre qui se ferait un plaisir de lui lécher les bottes. Au vu de la gente masculine qui m'entourait, ça ne devrait pas bien compliqué. Certains avaient l'air de petites âmes égarées, ils me feraient limite pitié tiens. Alors que j'avançais vers l'entrée de la bâtisse, devinez qui réapparut à mes côtés ? Milicent ! Finalement c'était elle le petit toutou qui me courait après. En même temps je comprenais : une fois qu'on avait goutter à ma présence on ne pouvait plus s'en passer. « Visiblement, je t’ai mal jugé. » « Non, sans blagues. » Cela me semblait plus qu'une évidence. « T'as dû me prendre pour un de ces crétins niais » dis je en désignant de la tête le blondinet qui disait s'appeler Malone. Non non, moi non plus je n'étais pas du tout du style à juger en deux secondes. « Mais bon je te pardonne, ça arrive aux meilleurs d'entre nous. » Quelle bonté d'âme. C'est alors qu'on me percuta. S'ensuivit des jurons. Je me retournai et constatai qu'il s'agissait d'une jolie jeune femme. Inutile de l'envoyer boulet dans ce cas.  « Comment tu connais mon nom ? » Ouais c'est moi Dieu. Je sais je suis drôle. Même enfant de putain ça m'allait bien, quand je pensais à ma mère.  « La prochaine fois que tu veux toucher mon corps, il suffit de demander, pas besoin de faire semblant de me tomber dessus »